Ludmila Constant peintre

Le virtuel encore

Je dois beaucoup à l’Internet.
Pendant que les philosophes débattent le problème de la perte de contact avec la réalité qu’il crée ou pas , moi, je sais ce que je sais : mes amis virtuels m’ont sortie du trou de désespoir par deux reprises.

Je ne l’oublie jamais et leur porte une reconnaissance éternelle, même si virtuelle , elle aussi.
La première fois  c'est passé sur ce site même  où j’ai fait ma tout première page Internet en 2008. J’ai voulu montrer mes tableaux en dehors du circuit spécialisé des peintres. Ce milieu a commencé me fatiguer par la dureté de la concurrence , par l’atmosphère survoltée et pesante des ego’s hypertrophiés des artistes . J’ai voulu parler aux consommateurs qui, même moins connaisseurs en peinture, sont plus réalistes en leur jugement.
Et, en fait, on ne peint pas pour ses collègues , on peint pour le publique.
C’est alors que le malheur m’est arrivé : j’ai subi une opération sur un œil qui n’a pas réussi : l’oeil fonctionnait pire qu’avant et le chirurgien a refusé toucher au deuxième qui a été au
ssi en piteux état.
Je voyais le monde gris et difforme et déjà me suis préparée de devenir complètement aveugle quand j’ai reçu le message de l'un de mes contacts qui demandait les détailles de la situation. Il m'a dit  qu’il faut attendre beaucoup plus d’un mois pour juger le résultat final.
De toute façon, je n’avais rien d’autre à faire qu'attendre. Mais j’ai attendu encouragée par cet ami inespéré.
Dans deux mois et demi mon œil est devenu comme neuf, le deuxième a été opéré aussi et présentait l’acuité visuelle de 10/10 le lendemain de l’opération.
L’effet psychique de tout ça était énorme: j’ai retrouvé le monde coloré de mes 20 ans, je ne reconnaissais plus mes propres tableaux. J’ai vécu quelques années en euphorie de rejuvence .
Mais les malheurs ne finissent qu’avec la vie elle-même.
En 2012 Christian est décédé et je me suis enfermée dans ma maison en refusant voir tous nos amis qui voulaient m’aider. Pendant 3 ans que ce deuil a duré l’ordinateur était celui qui m’a faite de ne pas perdre la raison. Les amis virtuels, chaleureux et délicats, qui n’imposent pas leur présence, qui vous parlent quand vous avez besoin qu’on vous parle, que vous avez choisis et qui sont là pendant des années-c’est un luxe suprême.
Vous voyez, pour moi la bienfaisance de l’Internet est infinie et évidente. Je garde toujours ma page sur Blog4ever, mais conserve aussi  l’une sur Babelio – site des lecteurs, et aussi l'une sur Shortedition, des écrivains du dimanche et plus si doués.
Je n’ai pas encore fait mon idée sur Shortedition , j’ai un peu peur que ce ne serait  pas un site « spécialisé » , avec les petits auteurs dotés d’un grand ego et tout petit intérêt les uns pour les autres, qui sont là uniquement pour participer et gagner aux concours, à tout prix. On verra.



14/03/2019
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