Ludmila Constant peintre

Conversation

Les ruptures, oui, je connais.

Je reconnais cet état où on se torture en espérant , on guette les signes, on espionne, et on s'arrête de respirer à l'apparition d'un nom , d'une image. Et on n'essaye même pas de se sauver. Un prisonnier consentant. Anesthésié à moitié. Subissant.

Seul le temps y peut quelque chose. Le temps qui n'est pas le même pour tout le monde.

Un type qui s'est jeté du quatrième étage par désespoir d'amour pour une femme convolait joyeusement deux mois seulement plus tard, en fauteuil roulant , avec une autre.

Oui, ça dépend.

J'ai demandé à une amie veuve combien dure le deuil. Elle a dit: d'un an à l'éternité.

Ça dépend.

Je craignais pour moi -même une très longue période de désespoir, mais réussi d'en sortir, déjà. Seul le corps résiste et menace , avec les douleurs diverses, passagères, qui me font une peur terrible. J'ai très peur de tomber malade. Plus peur de maladie que de la mort elle-même. La maladie, c'est laid, c'est dégradant . Je voudrais avoir une pilule sous la langue , comme les espions...Je serais tranquille.

Ne t'inquiète pas pour mon sort. Je suis bien entourée, suis surprise même par la bienveillance de tant de gens à mon égard. Qui s'occupent de moi avec une constance qui m'étonne.

Je ne fais aucun projet pour l'avenir, le petit avenir restant. Avec personne.

L.

 



22/02/2013
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