Ludmila Constant peintre

Une nuit

Je ne savais pas que penser : elle décrivait ses sensations « en live »: le corps qui se refroidissait, sa tête alourdie , la désespérante indifférence qui l'enveloppait peu à peu...

Nous étions en option « messages privés », je la connaissais sur Netlog depuis peu de temps, appréciais beaucoup ses textes sensibles et fins, sa chaleureuse attention à mon égard.
Je ne comprenais rien de ce qui se passait : elle répétait le nom d'un homme, lui reprochant son départ et son silence.
Ses mots s’embrouillaient, elle disait que ses doigts sur le clavier n'obéissent plus. Qu'elle a avalé des comprimés, beaucoup de comprimés...Que son fils dormait dans la chambre à coté mais elle ne veut pas l'appeler pour téléphoner aux pompiers ou aux urgences...
Je n'avais ni son adresse, ni son téléphone pour le faire pour elle, je commençais à m'affoler.
Désespérément, j'ai envoyé des messages à ses amis qui étaient encore en ligne : il ferait tard , ce qui m'ont répondus n'en connaissais pas, eux non plus.
Alors j'ai « crié » à elle en majuscules, à l'infini :
APPELLE TON FILS !!!!!APPELLE TON FILS !!!!!APPELLE TON FILS !!!!!!
Elle répondait en mots qui n'avaient plus de sens, mais j'ai pu déceler, au milieu , un oui incertain.
Et puis, il y avait un silence.
Silence le lendemain.
Silence pendant plusieurs jours.
Et puis, l'ami avec qui j'ai parlé d'elle pendant le reste de cette nuit de cauchemar, m'a écrit qu'elle est réapparue sur son blog en conversant avec quelqu'un.
A mes reproches inquiètes elle a répondu froidement que mon ami se trompe, que en ce moment elle était encore à l'hôpital.
Et après, je me suis trouvée sur sa liste noire.
L.



01/03/2017
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